Impressions nouvelles

Depuis que je pratique, il m'arrive parfois d'avoir des ressentis ou des impressions ou des pensées ou constats curieux.

Il y a quelques jours, lors de mon trajet tôt le matin en train de banlieue, j'ai assisté au levé de l'aube, avec la pleine Lune et le ciel dégagé. J'ai trouvé cela très beau. Vraiment beau. J'ai même souris à la Lune en descendant sur la quai à ma destination. Je ne suis pourtant pas d'un naturel lyrique.

Ce matin, alors que la plupart du temps je préfère lire dans les transports en commun, j'ai ressenti le besoin de poser mon livre et de regarder le paysage défiler depuis mon wagon de train. Depuis longtemps déjà j'ai toujours un livre avec moi lors de mes déplacements car laisser mon esprit inoccupé dans les transports en commun était jusque là synonyme de dérive vers de pensées déprimantes et ou anxiogènes. Plus maintenant. Je me prends même à ne rien faire pendant mon trajet d'une heure dans le train matin et midi. Une partie du trajet du moins, je me contente d'être assis et d'observer dehors. Comme le conseil le Bouddha, être là, juste là, "Quand tu marches, contente toi de marcher".

Et ce matin j'ai pris conscience de l'incroyable diversité des formes de maisons et d'immeubles en banlieue parisienne. Pourtant c'est un paysage pas très attrayant en général, et là... j'y ai trouvé un petit étonnement que je n'avais jamais eu jusque là. J'ai pris conscience de l'étonnante variété, richesse, des architectures, des tailles de maisons, d'immeubles, des formes de fenêtres etc... sans me dire si c'est beau ou laid.

Et ce soir, il m'est arrivé quelque chose de bizarre, en faisant bêtement la vaisselle. Je crois que je ne pensais à rien de particulier, si ce n'est à la vaisselle. Et là j'ai trouvé amusant le fait de tenir une grosse casserole au bout de ma main droite, c'est difficile à expliquer, c'est comme si le fait que ma main se prolonge pas le bord de la casserole avait quelque chose de drôle, j'ai souris, j'ai commencé même à faire bouger la casserole au bout de mes doigts, la tourner dans un sens, dans l'autre, jouer avec quoi. Doucement. Je n'arrive pas à définir ce que je trouvais amusant dans le fait que ma main se prolonge par un casserole, mais j'ai pourtant ressenti un amusement. Pas très fort mais réel. Une petite bouffée totalement incongrue.

Il y a plusieurs mois, au début de ma pratique de la méditation, je ne faisais que la méthode Vipassana, réputée très puissante, je lisais aussi le "Bouddhisme pour les Nuls". Et dans le métro un jour, arrivé au passage sur la mort, qui n'a pourtant rien de comique en principe, j'ai pris conscience que, moi qui jusque là n'avait aucune certitude sur rien, ce qui était très anxiogène, j'avais enfin trouvé, compris, qu'il y avait une chose de résolument certaine, j'allais mourir un jour, comme tout le monde. Et au lieu de m'affliger j'ai eu une bouffée euphorique, une sorte de joie nerveuse, j'avais enfin trouver une certitude sur laquelle m'appuyer, inébranlable et donc franchement rassurante.