Dimensions et cultures du Bouddhisme
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 Une troupe franciscaine de théâtre au milieu des ruines

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MessageSujet: Une troupe franciscaine de théâtre au milieu des ruines   Une troupe franciscaine de théâtre au milieu des ruines EmptyLun 2 Oct - 8:45

Le Monde des Religions :

Par Youna Rivallain - publié le 21/09/2017

Un groupe de franciscains accompagnés d’une troupe de théâtre ont traversé le Liban et la Syrie en guerre pour y jouer la vie de saint François. Un « pèlerinage-mission » dans le but d’apporter un message de paix à une population désemparée, mais mue par l’espoir.

Invités par l’association SOS Chrétiens d’Orient, les acteurs et musiciens de la troupe Laudato Si, engagée dans la jeunesse franciscaine, ont sillonné les routes du Liban et de la Syrie en ruines pour jouer sur scène l’histoire de François d’Assise. Étudiante en journalisme et figurante dans la compagnie, Youna Rivallain témoigne de l’émouvant accueil des populations meurtries par la guerre.


Alep, le 15 août 2017, 20h40.

Au milieu des spectateurs, Emmanuel, 18 ans, habillé en évêque, s’avance, suivi d’un groupe de jeunes en costumes du Moyen Âge. Perché sur le minaret d’une mosquée voisine, le muezzin appelle les fidèles à la prière.

Quelques minutes plus tard, sur scène, Pierre jouant saint François tente d’expliquer à son père, riche commerçant d’Assise, son choix de pauvreté en se débarrassant de ses riches vêtements. Le bruit des bombardements qui résonnent au loin crève la solennité du moment, rappelant à chacun que la guerre n’est pas terminée.

Du fond de l’ancienne cour de récréation transformée en salle de spectacle le temps d’une soirée, habillée en sœur clarisse, je chante, en chœur avec les musiciens qui accompagnent les acteurs sur scène. Une fois descendus de l’estrade, tous sommes alors invités à prier pour que le message véhiculé par ce « mystère de saint François » atteigne son but auprès des spectateurs syriens : leur donner la paix du Christ. Un signe d’espoir au milieu des ruines.

À l’issue de la représentation, un spectateur syrien s’approche : « Aujourd’hui, des bombes sont encore tombées. Mais ce soir, sur cette scène, vous avez mis un terme à cette guerre. Ce spectacle, c’est le premier signe de paix que je vois depuis 2012. »

Redonner l’espoir

La paix. En France, une chance acquise et oubliée. Ici, en Syrie, un souvenir. « Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix », écrit saint François d’Assise au XIIIe siècle. C’est à partir de ce credo qu’est né le « pèlerinage-mission » initié par un groupe de franciscains et accompagné par la troupe de théâtre Laudato Si, tous rattachés au couvent franciscain de Cholet (49). Invités par l’association SOS Chrétiens d’Orient et les évêques locaux, nous sommes allés partager cette paix.

Partis de Beyrouth début août, nous arpentons les territoires libanais et syrien dans le but de redonner espoir à ceux qui ont tout perdu et de manifester notre soutien à travers la présentation d’un spectacle d’évangélisation, un « mystère », à l’image des saynettes médiévales évoquant un épisode de la vie du Christ ou de celle d’un saint. Nous sommes cinquante, Belges ou Français, laïcs ou consacrés, le Christ et saint François pour points communs. Circulant en car d’abord du nord au sud du Liban, nous jouons dans des églises implantées à quelques kilomètres du territoire contrôlé par les djihadistes.

Cette mission est aussi l’occasion de vivre un véritable pèlerinage sur les traces des premiers chrétiens. Nous visitons les grottes des premiers ermites dans la Vallée de la Qadisha au Liban, dite « Vallée des saints », nous découvrons le monastère de saint Charbel, maronite très connu. Puis, quelques heures après le passage de la frontière syrienne, la route de Damas, sous un soleil aveuglant, nous rapproche de saint Paul.

En présence des Casques bleus

Après deux représentations au Liban en présence des Casques bleus, nous jouons – enfin – en Syrie devant un public ému : Damas, Maaloula, Alep… Notre mission se termine au pied du Krak des Chevaliers, château fort de l’époque des croisades qui surplombe un village ravagé par la guerre.

Dans les villes et les villages, des dédales de Beyrouth aux ruines d’Alep en passant par les ruelles médiévales de Damas, notre présence détonne et étonne. Devant la citadelle aleppine, ancien hypercentre de la ville transformé en monticule de gravas, une Syrienne en niqab m’interpelle en anglais : « Excusez-moi, d’où venez-vous ? De France ? Mais enfin pourquoi ? Vous n’avez pas peur ? » Il est clair que nous ne passons pas inaperçus : c’est la première fois qu’un groupe de pèlerins se rend en Syrie depuis le début de la guerre, certes suivis par des journalistes syriens et accueillis par les autorités religieuses. Mais avant tout, la troupe de saltimbanques que nous sommes ne se déplace jamais sans trois éléments essentiels : une guitare, un violon et le feu de la prière.

Aux pieds de la citadelle d’Alep, éberlués au milieu des niqabs et des smartphones, point de provocation, point de prosélytisme : la joie seule demeure, celle qui nous a envoyés et qui nous anime chaque seconde. Peu à peu, les visages sceptiques esquissent des sourires, les enfants battent des mains, et bientôt c’est la course au selfie, comme après chaque spectacle. Les plus jeunes brandissent leur téléphone, nous faisant signe de rentrer dans le champ de l’objectif. Les Syriennes nous confient leurs enfants pour une photo de groupe, sous le regard étonné des soldats syriens gardant l’entrée de la citadelle, encore théâtre des combats quelques mois plus tôt.

Une population debout

Invités par des prêtres locaux, nous participons à des veillées de prière avec les Syriens. Leurs intentions de prière bouleversent et créent un choc, en dépit des journées que nous avons passées à leurs côtés. En France, à l’abri, nous ne parvenons toujours pas à réaliser ce qui s’est passé ici : « Nous prions pour toutes les victimes de cette guerre, tout le sang versé dans cette ville et ailleurs, pour tous ceux qui ont perdu un enfant, un parent, un frère, une sœur », intercède une religieuse syrienne. La Syrie peu à peu se relève, pansant ses plaies douloureuses. Sœur Brune Marie, franciscaine et accompagnatrice spirituelle du groupe de pèlerins, choisit une parole dans la Bible pour les Syriens présents : « Au travail ! Je suis avec vous selon l’engagement que j’ai pris envers vous à votre sortie d’Égypte. Mon esprit se tient au milieu de vous. Ne craignez pas ! Encore un peu de temps et je vais ébranler le ciel et la terre. […] La gloire future de cette Maison surpassera la première, et dans ce lieu je vous ferai don de la paix » (Livre d’Aggée 2, 4-9).

Au cours de ce pèlerinage-mission, nous aurons reçu bien davantage que ce que nous aurons donné. Mais ce dont nous avons été témoins est bien plus qu’un pays ravagé par la guerre : nous avons vu des femmes et des hommes qui se relèvent et qui espèrent. Vases d’argile portant en eux le trésor de l’espoir, « accablés par toutes sortes de détresses, et cependant jamais écrasés ; désemparés, mais non désespérés ; persécutés, mais non abandonnés ; terrassés, mais non pas anéantis » (Deuxième Épître aux Corinthiens 4, 8-9). De la poussière des ruines renaîtra le phénix.
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